Page:Schopenhauer - Écrivains et Style, 1905, trad. Dietrich.djvu/39

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ceux qui ne se conformeraient pas strictement à ses volontés à ce sujet : « Profondément indigné par la mutilation honteuse que des milliers de mauvais écrivains et d’hommes sans jugement font subir méthodiquement et con amore, avec autant de zèle que d’inintelligence, depuis une série d’années, à la langue allemande, je me vois contraint à la déclaration suivante : « J’adresse ma malédiction à toute personne qui, dans les futures réimpressions de mes ouvrages, y changera sciemment n’importe quoi, ou une phrase, ou un seul mot, une syllabe, une lettre, un signe de ponctuation[1]. » Il indique en même temps lui-même l’ordre dans lequel doivent se suivre ses écrits. Frauenstædt, qui publia en 1873-74, en six volumes, chez Brockhaus, la première édition des œuvres de son maître, fut loin de suivre à la lettre ses recommandations, et son travail a été, sous divers rapports, l’objet de critiques assez sévères. Édouard Grisebach, le « schopenhauérien » le plus actif et le plus avisé de notre époque, en a donné, à partir de 1890, une autre édition en dix volumes, bien plus complète et très supérieure, et qui constitue un véritable travail critique ; elle fait partie de cette excellente « Universal-Bibliothek » populaire de Philippe Reclam, qui, déjà riche de près de cinq mille volumes, rend de si grands services à tous ceux qui, en tout lieu de la terre, lisent l’allemand ; elle atteste de quelle popularité jouit désormais Schopenhauer parmi ses compatriotes. Il en existe enfin une troisième édition due aux soins de Rudolf Steiner (1894, Cotta), en douze volumes. Les Parerga et Paralipomena y occupent les tomes VIII à XI. Elle est d’un usage commode, et le texte en est également bien établi. C’est celle que nous avons suivie, en la contrôlant, le cas échéant, sur celle de Grisebach. Aux œuvres proprement dites il faut ajouter les deux recueils de Lettres de notre philosophe, l’un publié par Ludwig Schemann en 1893, l’autre par Grisebach en 1894.

La « littérature » schopenhauérienne — biographies, études du système, articles de revues — forme actuellement une

  1. Schopenhauer’s Werke, édition Ed. Grisebach, t. VI, p. 281.