générale, le noble comme un modeste parent et tout autrement que le bourgeois, si loin qu’aille sa confiance envers celui-ci. Il est aussi tout naturel qu’il se fie davantage à ceux dont les ancêtres ont été pour la plupart les premiers serviteurs et ont toujours constitué l’entourage immédiat de ses ancêtres à lui. Un gentilhomme fait donc appel avec raison au nom qu’il porte, quand, ayant peut-être fourni matière à un soupçon, il réitère au roi l’assurance de sa fidélité et de son dévouement. Comme mes lecteurs le savent, c’est du père que s’hérite le caractère[1]. C’est le fait d’un esprit ridiculement borné, de se refuser à examiner de qui un homme est le fils.
Toutes les femmes, à peu d’exceptions près, inclinent à la prodigalité. Aussi faut-il assurer contre leur folie toute fortune acquise, à part les cas assez rares où elles l’ont acquise elles-mêmes. Voilà pourquoi je suis d’avis que les femmes ne sont jamais complètement majeures, mais devraient toujours être soumises à la tutelle de l’homme, celle du père, du mari, du
- ↑ C’est là une théorie chère à notre philosophe et qu’il développe longuement dans le Monde comme volonté et comme représentation (Supplément au livre III, chap. xliii). Il affirme non seulement que les penchants, les aptitudes sont héréditaires, et que le fils est ce qu’était le père, mais il prétend déterminer, dans la transmission des qualités morales, la part de chacun des deux géniteurs. Le père fournit l’élément primordial et fondamental de tout être vivant, le besoin d’agir, la volonté ; la mère, l’intelligence, faculté d’ailleurs secondaire. Il va de soi que Schopenhauer trouve facilement dans l’histoire des faits qui semblent étayer sa théorie. Que, par exemple, Domitien ait été le vrai frère de Titus, « c’est ce que je ne croirai jamais, dit-il, et j’incline à mettre Vespasien au rang des maris trompés ». Tout ce chapitre, en dépit de ses assertions hasardées, est curieux et instructif. (Le trad.)