Page:Schopenhauer - Éthique, Droit et Politique, 1909, trad. Dietrich.djvu/120

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Ceci dit, peu importe si la conviction d’une signification métaphysique et en même temps morale de notre existence, ainsi excitée chez nous, est simplement à l’état vague, ou revêtue de toutes sortes de mythes et de fables qui lui donnent de l’animation, ou éclairée par la lumière du penser philosophique ; d’où cette seconde conséquence, que peu importe, au fond, si la formule du serment exprime un rapport mythologique, ou est complètement abstraite, comme, en France, le : « Je le jure ». La formule devrait être choisie d’après le degré de culture intellectuelle de celui qui prête serment ; ne la choisit-on pas aussi conformément à la foi positive qu’il professe ? La chose ainsi considérée, on pourrait même très bien admettre à prêter serment un homme qui ne professerait aucune religion.