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APPENDICE

À L’HISTOIRE DE LA DOCTRINE DE L’IDÉAL ET DU RÉEL


Des lecteurs qui seraient au courant de ce qui passait pour de la philosophie, dans le cours du siècle présent, en Allemagne, s’étonneront peut-être de ne m’avoir vu mentionner, dans l’intervalle entre Kant et moi, ni l’idéalisme de Fichte, ni le système de l’identité absolue de l’idéal et du réel, qui semblent cependant appartenir tout particulièrement à notre sujet. Mais je n’ai pu les citer, parce qu’à mon avis Fichte, Schelling ni Hegel ne sont pas des philosophes, en ce qu’il leur manque la première condition exigée pour cela, savoir l’étude sérieuse et honnête. Ils sont de simples sophistes : ils voulaient paraître, non être ; ils recherchaient non la vérité, mais leur propre intérêt et leur avancement dans le monde. Des fonctions du gouvernement, des honoraires payés par les étudiants et les libraires, et, comme moyen servant le but, le plus possible de bruit et de parade avec leur semblant de philosophie, — voilà les constellations qui guidaient, voilà les génies qui inspiraient ces disciples de la sagesse.