Page:Schopenhauer - La Pensée, 1918, trad. Pierre Godet.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
la pensée de schopenhauer

grande que leur contenu empirique est moins considérable ; et cela parce qu’elles rentrent ainsi d’autant plus dans le domaine de la pure représentation, dont les formes, connues de nous a priori, sont le principe de toute intelligibilité. Ainsi nous ne possédons l’intelligibilité pleine et entière qu’à la condition de rester dans ce domaine, c’est-à-dire là où nous nous trouvons en face de la représentation pure, sans aucun contenu empirique, en face de la pure forme : c’est le cas dans les sciences a priori, arithmétique, la géométrie, la phoronomie et la logique. Tout, dans ces sciences, nous est entièrement saisissable ; les vues qu’elles nous procurent sont parfaitement claires et complètes ; elles ne nous laissent rien à désirer, à ce point qu’il nous est même impossible de concevoir que les choses puissent en quoi que ce soit s’y présenter autrement qu’elles ne font ; et cela pour la simple raison que nous avons affaire ici uniquement aux formes de notre propre intellect. Ainsi une donnée quelconque présente d’autant plus d’intelligibilité qu’elle consiste davantage en un pur phénomène et qu’elle touche moins à l’essence propre des choses. Les mathématiques appliquées, c’est-à-dire la mécanique, l’hydraulique, etc… considèrent les degrés inférieurs de l’objectivation du Vouloir, où la plupart des don-