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PRÉFACE

n’est pas de trop de toute notre intrépidité pour nous faire tant bien que mal une idée bien insuffisante du mystère des choses.

Schopenhauer n’a pas été un occultiste. Il n’a été mage ni sorcier ; il n’est pas allé au sabbat, il n’a envoûté personne à moins que ce ne soit, quand il était jeune, cette actrice de je ne sais quel théâtre de Berlin, qu’on voit figurer dans son testament.

Voici ce qui est arrivé : cet homme, en faisant sa construction du monde, en bâtissant sa philosophie, s’est tout naturellement trouvé porté par le courant de sa pensée comme au seuil des redoutables questions, auxquelles l’occultisme a eu de tout temps la prétention de répondre. Que faire ? Il lui a bien fallu, bon gré, mal gré, porter son attention sur ces questions et prendre parti. Quand je dis bon gré mal gré, je fais tort à Schopenhauer. Tous ceux qui le connaissent savent que ce philosophe, auquel on ferait volontiers une réputation d’humour fantasque et de caprice, a été un des penseurs les plus conscien-