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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

succincte de la rigoureuse nécessité de tout ce qui arrive trouve sa confirmation empirique la plus frappante dans la seconde vue. Ce que cette seconde vue nous fait connaître souvent longtemps d’avance, nous le voyons, en effet, arriver exactement et avec toutes les circonstances accessoires, tel que cela avait été annoncé, alors même qu’on a pris toutes les précautions possibles pour l’éviter ou pour faire que l’événement en question s’écartât, tout au moins sur quelques points, de la vision décrite. Toutes ces précautions sont toujours restées vaines ; et ce qui devait empêcher la prophétie de se réaliser n’a fait qu’en assurer l’accomplissement. Ainsi dans l’antiquité, dans les tragédies comme dans l’histoire proprement dite, le malheur annoncé par l’oracle ou le rêve est justement amené par les précautions prises pour l’éviter. Comme exemple de cela, je citerai simplement, entre tant d’autres, le roi Œdipe et la belle histoire de Crésus avec Adraste dans le livre I d’Hérodote, chap. xxxv–43. Les cas qui font le pendant de ceux-ci, pour la seconde vue, ont été réunis parle très honorable Bende Bendsen, dans la troisième partie du tome VIII de l’Archiv für thierischen Magnetismus de Kieser (en particulier, les exemples 4, 12, 14, 16) ;