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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/151

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

du reste l’impression sensible, cette impression qui est l’action dont la raison assigne la cause. Mais pourquoi ne se pourrait-il pas que, exceptionnellement, une excitation, ayant un point de départ tout autre, venant donc de l’intérieur, de l’organisme lui-même, vînt au cerveau pour être, par ce dernier, par le moyen de sa fonction propre et conformément à son mécanisme, élaborée tout comme la première ? Mais cette élaboration terminée, on ne connaîtrait plus la diversité de la matière primitive. Tout comme dans le chyle on ne reconnaît pas l’aliment dont il provient.

Dans tout cas réel de cette sorte, la question se poserait alors de savoir si la cause plus éloignée du phénomène provoqué par cela ne serait jamais à chercher plus loin que dans l’intérieur de l’organisme ; ou si cette cause, n’étant pas une impression sensible, ne pourrait cependant pas être une cause extérieure qui n’aurait pas agi, il est vrai, dans ce cas physiquement ou corporellement. Et alors, quel pourrait être le rapport du phénomène donné à la nature de cette cause extérieure lointaine ? Et encore la question de savoir si ce phénomène contient des révélations (indicia) sur cette cause, ou même en exprime l’essence. Nous serions donc ici