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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/158

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

l’imagination est encore disponible, donc qu’elle n’est pas elle-même le medium ou l’organe du rêve.

D’autre part en retour, le rêve a une ressemblance indéniable avec la folie. Ce qui notamment distingue essentiellement la conscience dans l’état de rêve de la conscience à l’état de veille, c’est l’absence de souvenirs, ou plutôt l’absence de réminiscence cohérente et réfléchie. Nous nous rêvons dans des situations et des rapports étonnants, et même impossibles, sans qu’il nous arrive de nous demander quelles relations peuvent exister entre ces conditions et les absents, ou quelles peuvent être les causes qui les ont amenées. Nous accomplissons des actes saugrenus parce que nous n’avons pas le sentiment des choses qui leur font obstacle. Dans nos rêves, des personnes mortes depuis longtemps, figurent comme vivantes, toujours parce qu’en rêve nous ne réfléchissons pas qu’elles sont mortes. Souvent nous nous revoyons dans les conditions qui étaient celles de notre jeunesse, entourés des personnes d’alors ; nous revoyons tout dans l’ancien état. Tous les changements survenus depuis, toutes les transformations sont oubliées. Il semble donc réellement qu’en