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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

veau reposé et rassasié redevient facilement excitable.

Ce sont donc ces faibles retentissements du travail des officines de la vie organique, qui se fraient une voie dans l’activité sensorielle du cerveau tombant à l’insensibilité ou s’y trouvant en plein, et qui l’excitent faiblement et d’autre part d’une manière inaccoutumée et par une autre voie qu’à l’état de veille. C’est de ces retentissements de la vie organique que l’activité sensorielle du cerveau — puisque la voie est fermée à toute autre excitation — doit tirer l’occasion et la matière de ses rêves, quelque hétérogènes que puissent être ces causes pour de telles impressions. De même donc que l’œil, par un simple choc mécanique ou par une convulsion intérieure du nerf, peut recevoir des sensations de clarté et de lumière tout à fait de même nature que celles qui peuvent être occasionnées par la lumière extérieure ; tout comme parfois l’oreille, par suite de changements anormaux qui l’ont affectée intérieurement, entend des bruits de toutes sortes ; tout comme également le nerf olfactif, sans cause extérieure, perçoit des odeurs spécifiquement distinctes ; tout comme les nerfs du goût peuvent être affectés de même ; tout