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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

leur étroit rapport, de leur parenté reste un mystère. Encore plus énigmatique est le procès physiologique, qui s’accomplit dans le cerveau, en quoi proprement consiste le rêve. Le sommeil est, comme on le sait, le repos du cerveau ; le rêve en est cependant une certaine activité : mais nous devons alors, pour ne pas nous contredire, comprendre que ce repos du cerveau est un repos simplement relatif et cette activité une activité limitée et simplement partielle. Dans quel sens maintenant cette activité est cela, si c’est par certaines parties du cerveau, par le degré de son excitation, par la nature de son mouvement intérieur, et par quoi proprement cette activité du rêve se distingue de l’état de veille — c’est ce que nous ne savons encore pas. — Il n’y a pas une faculté de l’esprit qui n’entre en action dans le rêve : cependant par le cours même du rêve et par notre propre attitude en ce moment, il apparaît que dans le rêve souvent la faculté du jugement et également de la mémoire, comme nous l’avons déjà vu, font extraordinairement défaut.

En ce qui concerne notre objet principal, il reste le fait que nous avons un pouvoir de nous représenter intuitivement les objets étendus et de percevoir et de saisir les bruits