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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

Monde comme Volonté : die welt a. W. und V. Bd i, § 5, p. 19 [3e édit., p. 19 et suiv.), le réveil est le seul critère entre l’état de veille et le sommeil, un critère qui, ici, on le voit, fait défaut quant à son côté objectif et essentiel. En effet quand nous nous éveillons, sortant d’un rêve de la nature de celui dont il s’agit ici, nous avons simplement à faire à un changement subjectif qui consiste en ceci que nous ressentons soudainement un changement dans notre organe de perception. Ce changement est cependant à peine sensible et peut facilement passer inaperçu parce qu’il n’est accompagné d’aucun changement objectif. À cause de cela, ces rêves reproduisant la réalité, la plupart du temps, ne nous seront connus que s’il s’y mêle des formes qui n’appartiennent pas à cette réalité, et qui par suite s’évanouissent au réveil ; ou même si un rêve semblable a reçu une confirmation, un accroissement de réalité plus haut encore, dont je parlerai bientôt. L’espèce de rêve, que je viens de décrire, c’est ce qu’on a appelé veiller en dormant (Schlafwachen) ; non point peut-être que ce soit un état intermédiaire entre le sommeil et la veille, mais que cet état peut être désigné comme le fait de devenir éveillé dans le sommeil même. J’aimerai mieux, par suite, l’ap-