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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

une vue qui n’est pas une vue, une vue immédiate. » Dans l’histoire de la clairvoyante Auguste Müller, Stuttgart, 1818, il est rapporté à la page 36 « qu’elle voit très nettement et reconnaît toutes les personnes et les objets dans l’obscurité la plus profonde, là où il nous serait impossible de distinguer notre main devant nos yeux. » C’est ce que nous prouve encore, en ce qui concerne l’ouïe des somnambules, une déclaration de Kieser (Tellurismus, t. II, p. 172, 1re édit.) que les rubans de laine, sont particulièrement bons conducteurs du son, — tandis que la laine, comme on le sait, est de toutes choses celle qui conduit le plus mal le son. Mais particulièrement instructif est sur ce point le passage suivant du livre dont nous venons de parler sur Auguste Müller : « Il est digne de remarque — chose au reste qu’on observe chez d’autres somnambules — qu’elle n’entend rien de tout ce qui se dit entre les personnes qui se trouvent dans la chambre, même tout à fait à côté d’elle, si les paroles qui se disent ne lui sont pas directement adressées. Tout mot, au contraire, adressé à elle, même proféré encore plus bas, plusieurs personnes parlassent-elles en même temps, sur les sujets les plus divers, est immédiatement entendu d’elle et reçoit sa réponse. Il en