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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

de limiter à la sphère du phénomène, considéré comme s’opposant à la chose en soi, le fait de l’individuation et de la séparation des êtres. Nous reviendrons là-dessus plus tard. Mais que, d’une manière générale, la somnambule soit rattachée au monde extérieur d’une manière fondamentalement autre que nous ne le sommes à l’état de veille ; ce qui le démontre de la manière la plus claire, c’est la circonstance qui se produit, souvent au plus haut degré, que, tandis que les propres sens de la clairvoyante sont inaccessibles à toute impression, elle sent avec les sens du magnétiseur, par exemple elle éternue quand son magnétiseur prise, elle goûte, elle détermine exactement ce qu’il mange ; et la musique qui résonne aux oreilles de ce dernier, dans une chambre éloignée d’elle, elle l’entend comme lui (Kieser’s Archiv., t. I, pp. I, p. 117).

Le processus physiologique, dans la perception somnambulique, est une énigme difficile, pour la solution de laquelle le premier pas à faire serait une physiologie effective du rêve, c’est-à-dire une connaissance claire et certaine de l’activité particulière du cerveau dans le rêve, de ce qui distingue particulièrement cette activité de l’activité à l’état