Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

rapport avec le monde extérieur, donc avec la réalité ; et en second lieu ce fait que très souvent un souvenir de cet état persiste à l’état de veille, tandis qu’il n’est rien de tel dans le sommeil somnambulique. Mais ces deux particularités peuvent être entre elles dans un étroit rapport et se ramener l’une à l’autre. Notamment, le rêve ordinaire, lui aussi, ne laisse de souvenir qu’alors seulement que nous nous réveillons aussitôt ; et ce souvenir a alors vraisemblablement pour cause ce fait seul que, quand il s’agit du sommeil naturel, nous nous éveillons très facilement, parce que ce sommeil n’est pas de beaucoup aussi profond que le sommeil somnambulique, dont nous ne pouvons pas sortir justement pour cela immédiatement, donc, promptement : le retour à la conscience et à l’état de veille ne nous est permis dans ce dernier cas que par une lente transition et graduellement. Le sommeil somnambulique n’est qu’un sommeil incomparablement plus profond, plus dominateur, plus complet ; dans lequel, justement pour cela, l’organe du rêve arrive à déployer sa capacité tout entière, par laquelle il lui devient alors possible d’entrer exactement en communication avec le monde extérieur, de faire des rêves vrais, suivis et