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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

midore qu’on peut apprendre la véritable « Symbolique du rêve », surtout des deux derniers livres de son ouvrage où il nous fait comprendre, par des centaines d’exemples, la manière et la façon, la méthode et le tour dont notre Toute Science de Rêve se sert pour, quand c’est possible, venir quelque peu au secours de notre ignorance de l’état de veille. Il y a beaucoup plus à apprendre avec ses exemples que par les théorèmes et les règles dont il les fait précéder. — Que Shakespeare ait tout à fait connu le fond de la chose, il nous le montre dans son Henri IV, partie II, acte III, scène ii, où, à l’annonce inattendue de la mort soudaine du duc de Gloster, ce coquin de cardinal Beaufort, qui sait au mieux ce qu’il en est, s’écrie : « Mystérieux tribunal de Dieu ! J’ai rêvé cette nuit que le duc était muet et ne pouvait dire un mot[1]. »

C’est ici maintenant qu’il nous faut intercaler l’importante remarque que nous trouvons, dans les sentences des anciens oracles grecs, le rapport dont venons de parler entre le rêve fatidique théorématique et le

  1. Goethe raconte les rêves allégoriques vrais du Schultheiss Textor dans « Aus meinem Leben.» Partie I, livre I, p. 75 et suiv…