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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

comme en témoigne un passage de Théophr. Paracelse, que j’ai rapporté ailleurs : « Mais pour que chacun connaisse sa destinée, c’est un fait que tout homme a un esprit qui habite en dehors de lui et a son siège dans les étoiles supérieures. Il se sert des Bossen de son maître (les Bossen sont des types fixes pour des travaux élevés ; de là le mot Bossiren (travailler en bosse). C’est ce même esprit qui montre à l’homme les présages avant et après ; puisque ces esprits restent après lui. Ce sont ces esprits qui s’appellent le destin (fatum). » Aux xviie et xviiie siècles, au contraire, on employait, pour expliquer ces apparitions, comme beaucoup d’autres, les mots spiritus vitales, qui se trouvaient là, juste à temps, pour suppléer à l’absence d’idées. Les causes réelles plus lointaines des visions de cette sorte ne peuvent pas manifestement se trouver uniquement dans l’organisme, dans le cas où leur rapport avec un danger extérieur est bien établi. Jusqu’à quel point nous pouvons arriver à comprendre la nature des liens existant entre ces visions et le monde extérieur, c’est ce que je rechercherai plus tard.

6) Les visions, qui, à la vérité, ne concernent plus les voyants et cependant présentent immédiatement aux yeux, avec pré-