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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

daemoniorum et defunctorum spiritus locis, Köln, 1598. — Mais parmi tous ces faits le plus remarquable est peut-être celui qui fait l’objet de l’observation 77 de Brierre de Boismont. Comme confirmation remarquable de notre explication de ces apparitions d’esprits, ou même comme un anneau de la chaîne de raisonnements qui y conduit, nous pouvons citer la vision d’une somnambule que nous communique Kerner dans les Blättern aus Prevorst, Samml. 10, p. 61. À cette somnambule se présente soudain à l’esprit une scène de famille qu’elle décrit exactement et qui s’était passée là même plus de cent ans auparavant : les acteurs de la scène tels qu’elle les dépeignait ressemblaient absolument à des portraits existant encore qu’elle n’avait cependant jamais vus.

Mais l’expérience fondamentale si importante, qui nous intéresse ici, à laquelle se ramènent tous ces faits, et que j’ai appelée la retrospective second sight, doit continuer à rester elle-même le phénomène premier (Urphänomen) ; parce que, pour en tenter l’explication, nous n’avons aucun moyen. En attendant, elle se présente très étroitement unie à un autre phénomène également aussi inexplicable ; et ce rapprochement est déjà d’impor-