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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

tion, quelque chose de matériel comme les restes corporels encore réellement existants des personnes qui font l’objet de ces perceptions, ou des choses qui leur ont été étroitement rattachées : leurs vêtements, par exemple, la chambre habitée par elles ou encore les choses qui leur tenaient au cœur, comme un trésor caché. Cela d’une manière tout à fait analogue à la manière dont la somnambule très clairvoyante est parfois mise en rapport, par l’intermédiaire d’un objet corporel comme un mouchoir que le malade a porté sur lui quelques jours (Kaiser’s Archiv, III, 3, p. 24) ou une mèche de cheveux, avec les personnes lointaines sur l’état de santé desquelles on l’interroge et dont par là elle perçoit l’image. Ce cas est tout à fait voisin du nôtre. Les apparitions d’esprits, se rattachant à des localités déterminées, ou aux restes mortels reposant tout près de personnes défuntes, ces apparitions d’esprits ne seraient, conséquemment, que les perceptions d’une deutéroscopie à rebours, d’une deutéroscopie dirigée vers le passé, — une retrospective second sight. Ce serait proprement ce que déjà les anciens (dont toute la conception du royaume des ombres est sortie, peut-être, des apparitions d’esprits : qu’on consulte