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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

matin suivant, tout à fait de bonne heure, ses sœurs et sa mère, dont l’une habite ici et l’autre à un mille de là, se présentèrent chez ses maîtres pour demander de ses nouvelles ; parce qu’elle leur avait apparu à toutes les deux dans la nuit. Le directeur de l’hôpital, dont on tient le fait, affirmait que de tels cas ne sont pas rares. Qu’une somnambule clairvoyante qui tombe, toutes les fois, au plus fort de sa crise, dans un état de catalepsie qui a toutes les apparences de la mort, soit corporellement apparue à son amie, c’est ce que témoigne l’histoire déjà mentionnée de Auguste Müller de Karlsruhe ; et le cas est encore cité dans l’Archiv de Kieser III, 3, p. 118. Une autre apparition volontaire de la même personne nous est communiquée, sur des sources dignes de foi, dans l’Archiv de Kieser, VI, 1, p. 34. — Il arrive bien plus rarement, au contraire, que des hommes, en pleine santé, puissent agir de cette façon. Il ne manque cependant pas, sur ce point encore, de récits dignes de foi. Le plus ancien nous est transmis par saint Augustin, de seconde main, il est vrai, mais, si on l’en croit, de source excellente : De civit. Dei XVIII, 18 : indicavit et alius se domi suae, etc… On voit ici que ce que l’un rêve paraît à l’autre,