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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

de nombreux cas qui se sont produits de notre temps, et a pu paraître comme une particularité qu’on relève parfois dans les visions de cette espèce. Aussi Brierre lui-même, pp. 454 et 474 de son livre, mentionne cette apparition partielle, sans faire allusion à cette histoire, comme un phénomène qui n’a rien de rare. Kieser, aussi, dans son Archiv (III, 2, p. 139) raconte le même fait de l’enfant Arst, en l’attribuant toutefois à la prétendue vue par l’extrémité du nez. En tout cas cette circonstance, dans l’histoire que nous venons de citer, nous donne la preuve que ce jeune homme, tout au moins, n’a pas inventé de toute pièce le fait de l’apparition. Mais alors il est difficile de l’expliquer autrement qu’à la condition d’admettre que c’était l’ami, noyé le jour avant dans une contrée lointaine, qui venait agir sur lui, conformément à sa parole donnée, qu’il dégageait ainsi. Une autre circonstance de même nature c’est la façon dont les apparitions s’évanouissent dès qu’on fixe volontairement l’attention sur elles. On trouve déjà l’indication de cela dans le passage souvent cité de Pausanias sur les bruits qui se font entendre dans le champ de bataille de Marathon : que ne perçoivent que les personnes qui se