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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/311

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

l’hypothèse physiologique, que nous avons exposée là-même, d’après laquelle toutes les visions qui se produisent par l’organe du rêve se distinguent de la perception ordinaire, celle qui constitue l’état de veille, par ce fait que dans cette dernière c’est le cerveau qui est excité du dehors par une action physique sur les sens, et c’est de là que lui viennent les données grâce auxquelles, en même temps qu’aux fonctions qui lui sont propres (à savoir la causalité, l’espace et le temps), il réalise sa vision empirique ; tandis qu’au contraire, quand il s’agit de la vision par l’organe du rêve, l’excitation vient de l’intérieur de l’organisme, et du système nerveux plastique se propage dans le cerveau, lequel à son tour trouve là matière à une vision tout à fait semblable à la précédente. À propos de cette dernière il faut admettre, cependant, — l’excitation se produisant d’un côté opposé, donc ayant aussi une direction contraire, — que les vibrations ou, en général, les mouvements internes des fibres cérébrales, suivent, elles aussi, une direction opposée, ne s’étendent par suite que tout à fait à la fin aux nerfs sensitifs, lesquels donc sont ce qui entre en activité tout à fait en dernier lieu ; au lieu que, dans la vision ordinaire, ce sont eux qui sont excités