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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/323

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

le moyen de ce pouvoir magique que la volonté du défunt pourrait donc elle-même encore réaliser ce qu’elle a pu peut-être même dans sa vie terrestre, c’est-à-dire une actio in distans réelle sans l’aide du corps, conséquemment agir sur les autres d’une manière directe sans intermédiaire physique, en affectant leur organisme de manière que s’offrent à leur cerveau des formes visuelles comme celles qu’il ne peut produire ordinairement que par suite d’une action extérieure sur les sens. Et même comme on ne peut concevoir cette action que comme une action magique, s’accomplissant par l’Être intime des choses, identique partout, donc par la natura naturans, nous pourrions, s’il le fallait pour sauver à tout prix l’honneur de tant de personnes honorables, qui viennent témoigner de ces faits ; nous pourrions, en tous cas, tenter le pas décisif de ne pas limiter cette action aux organismes humains, et d’admettre, comme n’étant pas purement et simplement impossible, une action du même genre sur les corps sans vie, les corps inorganiques, qu’elle pourrait ainsi mouvoir. Par là nous échapperions notamment à la nécessité de taxer d’inventions mensongères certaines histoires, des mieux confirmées, comme celle du Con-