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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

rien d’équivoque, que les anciens les plus profondément versés dans la magie attribuent tous ses effets uniquement à la volonté du magicien ; — c’est là, pour ma doctrine, une preuve empirique très forte que, d’une manière générale, le métaphysique, ce qui seul existe en dehors de la représentation, la chose en soi qui remplit le monde, n’est rien autre que la Volonté que nous connaissons en nous.

Peu importe que les magiciens se soient représenté cette domination immédiate, que la volonté peut exercer parfois sur la nature, comme une domination simplement médiate, se réalisant à l’aide des démons. Cela ne saurait en rien lui enlever de son efficacité, quand et où il y a lieu, pour elle, de se manifester. Parce qu’en effet, dans les choses de cette sorte, c’est la volonté en soi, la volonté sous sa forme originaire, la volonté, par suite séparée de la représentation, qui agit ; les fausses conceptions de l’intelligence ne sauraient en rien compromettre son action. La théorie et la pratique sont tout à fait séparées ; la fausseté de l’une ne gêne en rien l’autre ; et la rectitude de la théorie ne rend pas apte à la pratique. Mesmer, au commencement, attribuait les effets produits par