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MAGNÉTISME ANIMAL ET MAGIE

quin natura obediet cogitationibus animæ » (S. Rogeri Bacon Opus Majus, Londini, 1733, p. 252) : « Que si de plus quelqu’un qui a l’âme mauvaise songe fortement à nuire à autrui, le désire avec violence, en ait l’intention certaine, et croit fermement pouvoir lui nuire, il n’est pas douteux que la nature n’obéisse aux pensées de son âme. » — Mais c’est surtout Théophraste Paracelse qui, plus que tout autre, nous renseigne sur la nature propre de la magie et ne craint pas de nous en décrire exactement les procédés (v. l’édition de Strasbourg de ses Œuvres, 2 vol. in fol., 1603) : t. I, p. 91, 353 et suiv. et 789. — T. II, p. 362, 496. — Il nous dit t. I, p. 19 : « Des effigies de cire notez ceci : j’en veux à quelqu’un ; ma haine, pour se manifester, a besoin d’un medium, d’un corpus. Il est possible que mon esprit, sans l’aide de mon corps et de mon épée, perce cet autre ou le blesse par mon désir passionné. Il est possible aussi que par ma volonté je transporte l’esprit de mon ennemi dans l’effigie et qu’alors je l’envoûte, je le paralyse, à ma volonté. — Vous devez savoir que l’action de la volonté est un grand point dans la médecine. Quand quelqu’un ne veut pas de bien à un autre, qu’il le hait, — il se peut