LA PHILOSOPHIE UNIVERSITAIRE
Que la philosophie soit enseignée dans les Universités, c’est un avantage pour elle à plus d’un point de vue. Elle prend ainsi ouvertement existence et dresse son étendard devant les yeux des hommes. Par là, elle ne cesse de se rappeler au souvenir et d’attirer l’attention. Le profit principal, toutefois, c’est que plus d’une jeune tête bien douée fera sa connaissance et se sentira attirée vers son étude. On accordera néanmoins que celui qui a des aptitudes pour elle, et qui par conséquent en a besoin, peut aussi l’aborder et l’étudier d’une autre manière. Ceux qui s’aiment et qui sont nés l’un pour l’autre se réunissent facilement ; des âmes sœurs se saluent de loin. Un esprit comme celui dont je parle sera stimulé plus puissamment et plus efficacement par le premier livre venu d’un vrai philosophe qui lui tombera sous la main, que par les leçons d’un professeur de philosophie. On devrait aussi, dans les collèges, lire assidûment Platon, comme étant le plus propre à développer l’esprit philosophique. Je suis d’ailleurs arrivé peu à peu à la conviction que l’utilité de la philosophie universitaire le cède au préjudice