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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/150

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VIII

SEULE !


Après ce long et profond sommeil, qui nous réconforta des fatigues endurées durant la nuit, nous déjeunâmes copieusement. Roudolphine dut se confesser, c’est-à-dire me raconter dans tous ses détails sa liaison avec le prince.

Son histoire n’était, au fond, que celle de toute femme sensuelle négligée par son mari. Le prince, grâce à sa grande expérience, avait tout de suite compris le malheur secret de l’union de Roudolphine, et elle ne put pas lui cacher bien longtemps son tempérament impressionnable.

Dans ces circonstances, le prince s’était approché d’elle avec beaucoup de prudence et d’adresse. Passionné, mais d’un extérieur froid, il évitait de se compromettre. Il avait su profiter de l’humeur volage du mari pour excuser la propre infidélité de Roudolphine.

Roudolphine, tourmentée par son tempérament et voulant, depuis longtemps, se venger de la froideur de son mari, s’était laissé séduire. En général, la