les environs de Paris, pour célébrer des orgies avec
des jésuites. Quand j’accablai Duvalin de reproches,
quand je l’accusai d’être l’assassin de mon mari, il
haussa les épaules et me dit que ce n’avait pas été
son intention de perdre mon mari, mais, au contraire,
qu’il avait voulu le mettre en garde contre ses
mauvais penchants. Il n’en pouvait rien si son remède
n’avait pas réussi. — Que voulez-vous, madame,
me disait-il, moi aussi j’ai été torturé par le démon
de la chair ; la lecture de ce livre, qui a perdu votre
mari, m’a guéri de toute envie naturelle. Je ne dis
pas que je suis devenu un ascète, mais je n’appartiens
plus au troupeau des cochons d’Épicure, qui ont fait
un cloaque de l’amour sexuel.
« Le dégoût m’a dégrisé ; la boue l’a attiré. Qui est fautif ? Au désespoir, je voulais me suicider. Je voulais le faire avec raffinement, car j’étais très fantasque. Mon mari, durant notre union, avait épuisé chaque espèce de jouissance animale que l’on peut goûter avec une femme seule. Quand j’ouvris pour la première fois le livre du marquis de Sade, qui était illustré de cent eaux-fortes, je vis bien qu’il en avait réalisé plusieurs avec moi. Mes pensées déliraient, je voulais tout essayer, m’abandonner à tous les excès contenus dans ce livre et mourir de débauches, comme mon mari. Ainsi, les femmes hindoues montent sur le bûcher après la mort de leur époux et se laissent consumer vivantes.
« Mon amour était illimité. La mort que je choisissais était la sienne. Je vous assure qu’elle était beau-