Cela lui faisait évidemment plaisir de pouvoir soulager
mon mal avec si peu de peine. Sa caresse se
faisait exquisement douce, maintenant elle descendait,
s’attardait de plus en plus aux endroits les plus
sensibles de tout mon être. Mais cela me faisait
réellement mal ; quand je tressaillais, elle retournait
bien vite au point douloureux. Elle s’excitait manifestement ;
sa tendresse augmentait, son étreinte était
plus étroite. J’avais atteint mon but. Bien que mon
expédient ne fût pas très ingénieux, elle se plaignit
tout à coup d’une douleur de même sorte que la
mienne. Elle aussi s’était probablement refroidie.
Je lui proposai de la soulager comme elle avait
fait pour moi. C’était très naturel, puisqu’elle-même
me faisait tant de bien. Elle agréa aussitôt mon
offre et me laissa libre chemin. J’étais très fière
de voir ma ruse réussir. Néanmoins je caressais
gauchement et timidement l’objet de tous mes désirs.
Je ne voulais pas me trahir. Je reconnus tout de suite
une très grande différence. Tout était beaucoup plus
plein et plus mûr que chez moi. Ma main ne bougeait
pas, elle se contentait de toucher.
Marguerite ne pouvait supporter cette immobilité. Elle se soulevait, se tordait ; ses bras tremblaient et s’agitaient étrangement, et tout à coup elle me déclara que sa douleur exigeait plus d’activité. Complaisamment, mais sans trop me presser, je tâchai d’apaiser cette malencontreuse douleur. J’éprouvais un grand plaisir à reconnaître tous les détails de l’admirable structure de la créature humaine. Mais