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VI

La Coco à Montmartre


De temps en temps les tribunaux condamnent à l’amende et, même, à la prison des pharmaciens ou des commis de pharmaciens pour vente de morphine ou de cocaïne. La police traque ces commerçants, elle visite soigneusement leurs locaux, ne laissant rien passer.

Mais, elle souffre que tous les chasseurs de tous les cafés de Montmartre en débitent à toutes les femmes au prix de 2 et 3 francs le gramme qui vaut chez les pharmaciens 4 ou 5 sous…

Et elles en usent, les malheureuses ! Telle était rose, grassouillette, vive, gaie il y a deux ans qui aujourd’hui traîne paresseusement, lourdement son corps maigre, à la poitrine tombante, aux mains décharnées, aux yeux éteints, aux lèvres pâles. Elle n’a plus de courage, elle se néglige ; de temps en temps on lui voit encore une chemisette élégante, un manteau de chez le bon faiseur, une ai-

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