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sez ces lignes d’Oscar Wilde (traduction de P. Dolant) :

« … Au milieu de la pièce est dressé une sorte de chevalet. La femme y est solidement ficelée, le ventre et la poitrine contre le meuble, les bras dirigés vers le sol, les reins tendus en l’air, comme quelque bête prête pour l’abattoir.

« Tantôt le client opère lui-même, tantôt il fait opérer par la sous-maîtresse. Mais leurs mains sont également expertes, le fouet n’a pas de secrets pour elles. Elles ne le manient point au hasard, sans raison, sans but ; elles en connaissent les raffinements, elles le manœuvrent comme les Indiens manœuvrent le lasso, sachant envelopper, caresser, brûler, piquer, chatouiller. Le fouet entre leurs mains c’est une bouche de femme qui tantôt embrasse, tantôt mord. D’un seul coup, elles savent l’enrouler plusieurs fois autour de la jambe, de façon à ce que la mèche s’arrête à l’endroit voulu. Elles savent frapper de telle manière que la lanière arrive droite, rigide, comme une lame tranchante.

« Sur la croupe tendue de la malheureuse les lanières s’abattent en tous sens, n’épargnant rien, marbrant la chair ; des taches blanches, rouges, brunes apparaissent suc-