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qui, malgré les coups de fouet, se couchait sans cesse.

Puis, le dompteur — le célèbre dompteur Marcus ! annonçait l’affiche — se présenta, bellâtre à la moustache retroussée, aux cheveux généreusement pommadés, aux doigts couverts de bagues de toc, habillé d’un dolman à galons, d’un collant gris, de bottes à glands. C’était un homme d’une quarantaine d’années, au yeux fatigués, le corps usé par les privations.

Il s’efforça de faire sauter un lion. Mais, le lion ne rendait guère. Sur quoi, Marcus, qui avait remarqué au premier rang deux femmes élégantes, fit des effets de torse, bombant la poitrine, faisant saillir les biceps, lançant des regards de magnétiseur.

Le lion ne voulait toujours rien savoir. Marcus en profita pour risquer ses tours les plus beaux, les plus dangereux ! acculer le fauve dans un coin et le rosser d’importance, puis, lui ouvrir la mâchoire de force, et introduire sa tête dans la gueule !

La soubrette eut le malheur de dire :

— Il en a une tête de souteneur !

— Je ne trouve pas. Il est très bien, cet homme !