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Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/38

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par les jambes, il lui plaçait dans la mâchoire un anneau soutenant un petit trapèze auquel il s’accrochait, s’amusant à y faire les tours les plus violents, s’agitant frénétiquement comme un pantin, tirant en tous sens, et l’infortunée, toujours suspendue par les jambes, les bras croisés derrière le dos, sentait les vaisseaux de son cou se rompre, serrait obstinément les dents pour ne pas lâcher le trapèze, contractait les jambes pour ne pas glisser elle-même.

Et elle aimait Marcus plus que jamais ! Et elle éprouvait une certaine jouissance à être traitée en femelle, en bête, en esclave par ce mâle grossier sentant le fauve et les odeurs bon marché. Elle l’avait dans la peau, attendant qu’il voulût bien la récompenser d’un baiser grossier ou de caresses négligentes. Et elle l’entretenait, signant chèques sur chèques, achetant tout ce qu’il demandait, endurant les pires martyres physiques et moraux, tolérant qu’il portât à d’autres femmes l’argent qu’elle lui donnait, se ruinant, maigrissant, malade — battue et contente. Marcus n’avait-il pas imaginé, pour achever de l’affoler de jalousie, d’être, devant elle, l’amant de leur bonne ?

En quelques mois, Hélène était devenue