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est si galamment vêtu ! un peignoir rose orné de mauvaises dentelles, et les pieds nus dans des babouches ! Il minaude, pose délicatement le petit doigt devant son groin.

Voici d’autres types : un adolescent de seize à dix-huit ans, vêtu d’une chemise de femme, les cheveux frisés, noués à l’aide de rubans roses, des chaussettes et des escarpins vernis à hauts talons. Il a l’air languissant, il respire un bouquet de violettes tout en s’éventant paresseusement. De temps en temps, il se regarde complaisamment dans une petite glace, et se remet un peu de poudre sur le visage. Lui a de très jolies dents, des petites dents pointues, blanches, il les montre sans cesse. De temps en temps il se déchausse, et se caresse amoureusement les pieds.

En voici un, bien fait, ma foi, qui exhibe d’étranges tatouages : c’est toute l’histoire d’un souteneur et d’une pierreuse, depuis leur rencontre sur le boulevard extérieur jusqu’à l’échafaud pour lui et Saint-Lago pour elle, en passant par des batailles avec les agents et les clients, et les scènes les plus impudiques. C’est une des curiosités de la maison, l’on vient de l’autre bout de Paris pour l’admirer. Ces tatouages sont vraiment