qu’il ait été gardé. Il ne se dit cependant rien sur ce sujet.
Ce silence me surprend, il me paraît même suspect ; je finis par cette considération.
Si les personnes intéressées ont quelque connaissance de ce qui a été dit contre elles, et si elles sont innocentes, peut-on présumer qu’elles demeurent sur cela dans une espèce d’indolence et qu’elles ne se mettent point en peine et ne veulent prendre aucun soin sur des accusations de cette qualité ?
D’un autre côté, si ces mêmes personnes se sentent coupables, si elles avaient connaissance qu’il y eût déjà quelque chose de découvert à leur égard, dans quelles inquiétudes et dans quelles agitations d’esprit ne devraient-elles pas être au milieu de la liberté dont elles jouissent ? Aucun parti leur semblerait-il plus à craindre que celui d’attendre un entier éclaircissement de ces crimes abominables ? et dans ces cas de crainte et de désespoir, que ne peut-il point tomber dans l’esprit des personnes qui auraient été déjà capables de se porter à d’autres pensées si étranges et si criminelles, et pendant qu’on les examine, peut-être est-ce le temps du danger ?
Mon devoir, sur une matière si grave et si importante, me presse, sur la supposition même que les faits soient douteux, de représenter au