La restauration de l’ancien cantique au xixe siècle suscita une brillante renaissance de la poésie spirituelle en Allemagne. À côté d’Ernst Moritz Arndt (1769-1860), citons Max von Schenkendorf (1783-1817), Fr. v. Hardenberg dit Novalis (1772—1801) et, le plus distingué de tous, Philipp Spitta (1801-1859). Son recueil « Psalter und Harfe » a conquis la faveur populaire, et ses poésies ont une place d’honneur dans les cantiques de l’Église.
Cette révolution rationaliste explique l’oubli subit où tombe l’œuvre de Bach, au lendemain même de la mort du maître. Le Rationalisme ne comprend plus l’ancien cantique qui sert de base à l’œuvre de Bach. Les cantates, les Passions et les chorals pour orgue se trouvent donc partager l’exil de l’ancienne poésie spirituelle. Conséquemment aussi, la réhabilitation de l’ancien cantique entraînera, tout naturellement, la réhabilitation de l’œuvre de Bach. La première génération du xixe siècle consacre ses efforts à la résurrection du cantique, la seconde s’avise de la grandeur du maître oublié. Et c’est ainsi que le fils du poète Philipp Spitta devient le grand biographe de Bach.