Page:Schwob - Cœur double, Ollendorff, 1891.djvu/298

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Instantanées


Il y a, rue de la Roquette, deux haies de lumières, et au-dessous, deux traînées de lueurs perdues dans le brouillard, double illumination pour une montée sanglante. La brume rouge s’accroche aux réverbères et s’épand en auréole. Un carré s’ouvre au milieu des hommes, limité par les formes noires des sergents de ville ; plus loin des arbres maigres, une porte sinistrement éclairée, où on sent une voûte ; au fond, des fenêtres voilées de vapeur, avec des chandelles allumées — et de la foule encore, ruée en avant sous les piétinements des chevaux. En face de la porte, un bec de gaz, au bout de la place, près de cavaliers démontés, à la tête de leurs chevaux, enveloppés de manteaux ; et la flamme éclaire vaguement ce qui semble deux piliers de cuivre rouge,