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DES PLUMES


« La littératurite est une maladie comme les autres qui sévit sur la jeune génération : elle aime trop la plume, et c’est ce qui la tue ou la détériore. Mais d’abord il faut être bien sûr d’avoir une plume pour que le métier d’écrivain soit ce qu’il est, un métier charmant, et il faut ensuite ne pas la tremper dans tous les encriers.

(S. Journal des Débats, 5 Janvier 1903.)


Qu’en pensez-vous ! N’est-ce pas bien dit, avec galanterie et non sans élégance ? Voilà l’endroit de mon livre où je craignais le pas. Je redoutais d’y arriver. Il faut l’avouer, je me songeais à moi seul : si Aristote ou pour mieux dire Hippocrate a le chapitre des chapeaux, Loyson-Bridet doit avoir le chapitre des plumes. Facture ou écriture sont peu, à nous autres et nos confrères ; il n’est rien de tel qu’une « plume bien taillée », surtout quand l’acier