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1860). À bon entendeur, salut. C’est notre maître Francisque Sarcey, qui tout jeune, s’inspirant de la phrase de George Sand : « Et comme Hérode ils ne savent plus que se laver les mains de toutes les iniquités sociales ! » écrivait hardiment à l’Opinion nationale : « Henri réclame ses lettres à cor et à cri : on le renvoie de Ponce à Pilate[1]. » C’est de la Bédollière, et ses exquises citations :


J’embrasse mon rival, mais pour mieux l’étouffer.
Regnum meum non est ex hoc sæculi.
(Le Siècle, avril 1857.)


C’est de Fiennes, Havin, Jourdan, Barbier, Plée[2], Lamarche, Chadeuil… j’en passe et des meilleurs, tous journalistes, et de la bonne encre, dont le talent impeccable doit vous piquer au jeu. Et, comme dit l’ode d’Horace au jeune Jules César :


Macteamini puer : sic itur ad astra !


À quoi bon secouer davantage la poussière des

  1. George Sand, Préface du Chantier, poésies de Charles Poncy. F. Sarcey (De Suttières) : l’Opinion Nationale, 14 octobre 1859.
  2. Havin et Léon Plée, dit Baudelaire, admiraient Voltaire comme un grand poète.

    (Lettre de Charles Baudelaire à Poulet-Malassis, 9 décembre 1856. — Œuvres inédites, p. 139.)