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Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/208

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Odi profanum vulgus et arceo.

Je ne vois pour ma part aucune différence entre ce mot et celui de Caligula qui aurait voulu que le peuple n’eût qu’une tête, pour la lui couper[1]. L’un parle en tyran, l’autre en esthète. Horace empereur n’aurait pas dit autrement.

Laissons là ces rêveries malsaines. Platon voyait juste, quand il prétendait chasser les poètes de sa République. Dans la société de l’avenir, le journalisme, qui a vulgarisé la littérature, la remplacera auprès du peuple. Les tours d’ivoire s’écroulent. Place au public[2] !

    culo scorta dicitur habuisse disposita, ut quocumque respexisset ibi ei imago coitus referretur. (Suétone, Vie d’Horace.)

  1. Utinam P. R. unam cervicem haberet ! (Id., C. Caligula.)
  2. Notez en passant, pour memento de critique, l’emploi qu’on a fait dans ce chapitre d’« arguments » sensibles pour le public mangeur d’opium, paralytique, ivrogne, chassieux, voyeur, etc.