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Maître « mit un peu le nez » dans la « Correspondance » du célèbre écrivain.

Le 7 août de la même année, il prit du goût à la lecture des journaux, qu’on « dévorait ». « Nous nous pâmons de rire, » dit-il.

En sa troisième année d’École, son mépris pour l’érudition se fait enfin jour. « Lamm, écrit-il, fouille les vieux bouquins avec autant de persévérance que son nez. » À la Sorbonne M. Patin lui semble « un robinet d’eau tiède » et choque la délicatesse de son ouïe : on le croirait déjà critique dramatique. « Je ne sais de quelle province il arrive, mais il prononce esspression, vôter et estropie les trois quarts des mots. On a l’oreille au martyre. » Au Collège de France, M. Doissonnade, « le premier helléniste d’Europe, radote un peu, mais radote avec beaucoup de grâce ».

Pendant cette troisième année la pensée de Notre Maître mûrit, et il exprima ses premiers jugements sur les hommes. « Ce monde est plein de punaises, plus puantes les unes que les autres. » — « Dire qu’il y a des bêtes brutes qui possèdent des cent mille livres de rente et n’en usent que pour coucher avec des filles d’opéra ! »