l’autre, les piqûres sont peu profondes et c’est presque toujours au poignet ou à la main que les accidents se produisent. Sitôt que l’un ou l’autre des Diurnales reconnaît sa méprise, on sépare les oiseaux qui ne peuvent supporter l’aspect du sang. En effet, à peine ces animaux la perçoivent-ils qu’ils perdent tout leur courage et défaillent. C’est le jugement de la foule spectatrice qui décide quel est l’adversaire victorieux. On abandonne aussitôt le vaincu et les Diurnales mènent le vainqueur en triomphe vers le temple où il rend hommage au Dieu dans une cérémonie que je décrirai en son lieu.
Il me faut dire auparavant ce que j’ai pu apprendre de la naissance et de la mort de ces animaux. Pendant leurs maladies ou leur vieillesse, ils répandent fort peu d’excréments, et le peuple n’attache aucune importance aux oracles qui y sont inscrits. Il en mourut plusieurs pendant notre séjour : mais les Diurnales tiennent leur mort soigneusement cachée. Les noms des morts sont inscrits dans le temple et tenus en très grand respect. On dit même que l’État fait construire un édifice pour y placer tous les excréments oraculaires des oiseaux morts