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nement semé, et recouvert la terre d’une série de journaux bien étendus et fixés sur la place par des pierres ou des corps lourds, de façon que le vent ne puisse les enlever. « Votre herbe ne lèvera pas — affirma sentencieusement le jardinier. Elle lèvera. — Jamais de la vie ! » Et pour que l’expérience fût nette, je laissai tout un carré de terre bien semé et seulement défendu, selon la méthode connue, par des fils tendus et des branchages.

« Le tout fut arrosé également, sans toucher aux papiers. Résultats, avec le temps chaud mais variable que nous avons eu à la fin de mars : terre protégée par les journaux, germination en 11 jours ; terre défendue approximativement par les fils et ensoleillée, 16 jours.

« Ainsi la germination sous journaux, c’est-à-dire presque à l’obscurité, s’est faite, non seulement très bien, mais plus vite que dans le carré ensoleillé. Et les moineaux ont été refaits ! À quoi peuvent servir les journaux[1] ! »

— Hein, le journal ? Ça sert d’épouvantail à moineaux, et par-dessus le marché, ça vous fume la terre comme un sac de guano !

  1. Henri de Parville, les Débats, 16 avril 1903