Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous bien de Jean Moreau et de Jean Barre de Neufchâteau ? Ce sont mes compères.

Alors Jeanne pleura.

— Jeannette, ayez confiance en moi, dit Nicolas. On m’a ordonné clerc quand j’étais enfant. Et, tenez, voici la tonsure. Confessez-vous, mon enfant, confessez-vous en toute liberté, car je suis ami de notre gracieux roi Charles.

— Je me confesserai bien volontiers à vous, mon ami, dit la bonne Jeanne.

Or on avait percé un trou dans la muraille ; et au dehors, sous un degré de l’escalier, Guillaume Manchon et Bois-Guillaume inscrivaient les minutes de la confession. Et Nicolas Loyseleur disait :

— Jeannette, persistez dans vos paroles, et soyez constante, — les Anglais n’oseront point vous faire de mal.

Le lendemain Jeanne vint devant les juges. Nicolas Loyseleur s’était placé avec