Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/165

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bien vite tondre ces cheveux que je vous vois et qui sont taillés en rotonde.

Quatre jours après, Nicolas se glissa la nuit dans la chambre de Jeanne et lui vola la chemise et la cotte qu’il lui avait données. Quand on lui annonça qu’elle avait repris ses habits d’homme :

— Hélas, dit-il, elle est relapse et chue bien profondément dans le mal.

Et dans la chapelle de l’archevêché, il répéta les paroles du docteur Gilles de Duremort :

— Nous juges, nous n’avons qu’à déclarer Jeanne hérétique et à l’abandonner à la justice séculière en la priant d’agir doucement avec elle.

Avant qu’on la menât au morne cimetière, il vint l’exhorter en compagnie de Jean Toutmouillé.

— Ô Jeannette, lui dit-il, ne cachez plus la vérité ; il ne faut penser maintenant qu’au