Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/229

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d’abord, sur une petite terre sablonneuse de l’archipel, ils s’assemblèrent en conseil pour se faire gentilshommes de fortune. Phips, à l’avant de la Rose-d’Alger, épiait la mer. Cependant il y avait une avarie à la carène. Pendant que le charpentier la réparait, il entendit le complot. Il courut à la cabine du capitaine. Phips lui ordonna de charger les canons, les braqua sur l’équipage révolté à terre, laissa tous ses hommes « marrons » dans ce repaire désert, et repartit avec quelques matelots dévoués. Le maître de Providence, Adderley, regagna la Rose-d’Alger à la nage.

On toucha Hispaniola par une mer calme, sous un soleil brûlant. Phips s’enquit sur toutes les grèves du vaisseau qui avait sombré plus d’un demi-siècle auparavant, en vue de Port de la Plata. Un vieil Espagnol s’en souvenait et lui désigna le récif. C’était un écueil allongé, arrondi, dont les pentes dis-