Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/278

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non tiède, afin de pouvoir utiliser jusqu’au déchet du plaisir de l’aventure.

En ces premières années du siècle, les médecins étudiaient avec passion l’anatomie ; mais, à cause des principes de la religion, ils éprouvaient beaucoup de difficulté à se procurer des sujets pour les disséquer. M. Burke, en esprit éclairé, s’était rendu compte de cette lacune de la science. On ne sait comment il se lia avec un vénérable et savant praticien, le docteur Knox, qui professait à la Faculté d’Édimbourg. Peut-être M. Burke avait-il suivi des cours publics, quoique son imagination dût le faire incliner plutôt vers les goûts artistiques. Il est certain qu’il promit au docteur Knox de lui aider de son mieux. De son côté, le docteur Knox s’engagea à lui payer ses peines. Le tarif allait en décroissant depuis les corps de jeunes gens jusqu’aux corps de vieillards. Ceux-ci intéressaient médiocrement le doc-