Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/281

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estompait les gestes du rôle. Quelques acteurs semblaient mimer l’ivrogne. La scène terminée, MM. Burke et Hare prenaient un cab, déséquipaient le personnage ; M. Hare surveillait les costumes, et M. Burke montait un cadavre frais et propre chez le docteur Knox.

C’est ici, qu’en désaccord avec la plupart des biographes, je laisserai MM. Burke et Hare au milieu de leur auréole de gloire. Pourquoi détruire un si bel effet d’art en les menant languissamment jusqu’au bout de leur carrière, en révélant leurs défaillances et leurs déceptions ? Il ne faut point les voir ailleurs que leur masque à la main, errant par les nuits de brouillard. Car la fin de leur vie fut vulgaire et semblable à tant d’autres. Il paraît que l’un d’eux fut pendu et que le docteur Knox dut quitter la Faculté d’Édimbourg. M. Burke n’a pas laissé d’autres œuvres.