Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/48

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des Persans initiés vinrent s’y entretenir avec lui. Mais il est plus probable que son destin lui fut révélé d’un coup.

En effet il avoua dans la torture qu’il avait compris soudain le sens du mot d’Héraclite, la route d’en haut, et pourquoi le philosophe avait enseigné que l’âme la meilleure est la plus sèche et la plus enflammée. Il attesta que son âme, en ce sens, était la plus parfaite, et qu’il avait voulu le proclamer. Il ne donna point d’autre cause à son action que la passion de la gloire et la joie d’entendre proférer son nom. Il dit que seul son règne aurait été absolu, puisqu’on ne lui connaissait point de père et qu’Herostratos aurait été couronné par Herostratos, qu’il était fils de son œuvre, et que son œuvre était l’essence du monde : qu’ainsi il aurait été tout ensemble roi, philosophe et dieu, unique entre les hommes.

L’an 356, dans la nuit du 21 juillet, la lu-