Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/72

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Qu’il brûle dans la nuit ; qu’il me cherche près de ta tombe, ô Phoinissa ! Ou emmène-nous tous deux dans la demeure ténébreuse, puissante. Prie Anterôs de refroidir nos haleines s’il refuse à Erôs de les allumer. Morte parfumée, accueille la libation de ma voix. Achrammachalala !

Aussitôt, la vierge emmaillotée se souleva et pénétra sous la terre, les dents découvertes.

Et Septima, honteuse, courut parmi les sarcophages. Jusqu’à la seconde veille elle demeura dans la compagnie des morts. Elle épia la lune fugitive. Elle offrit sa gorge à la morsure salée du vent marin. Elle fut caressée par les premières dorures du jour. Puis elle rentra dans Hadrumète, et sa longue chemise bleue flottait derrière elle.

Cependant Phoinissa, roide, errait par les circuits infernaux. Et celui qui a un éper-